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Extraits de presse : LE JOURNAL DU PAYS BASQUE du 21 mai 2002 Le
collège Léon Bérard ne veut plus porter le nom d'un "collabo" Au
nom d'un "devoir de mémoire", le Conseil d'administration refuse le
nom de Léon Bérard, membre du gouvernement de Vichy. Sollicité, le Conseil Général
ne s'est pas prononcé depuis deux mois. Extrait : "Il est difficile pour la communauté éducative du collège d’admettre que le devoir de mémoire demandé à l’égard de nos élèves ne soit pas relayé efficacement par l’institution départementale" précisent-ils sans réponse à ce jour du Conseil Général. Et d'ajouter que "dans le contexte actuel où les valeurs de la République sont soulignées, nous nous interrogeons sur ce silence pesant". Rémi Rivière
Le WEB de L'HUMANITE du 24 Mai 2002 TRIBUNE LIBRE Extrait : Il est traditionnellement admis qu'un établissement d'enseignement public peut, de par son nom, honorer toute personnalité qui s'est illustrée " par des services exceptionnels rendus à la nation ou à l'humanité ". Léon Bérard n'a pas eu ces qualités requises. Ambassadeur du gouvernement de Vichy au Vatican, son rapport remis au maréchal Pétain, le 2 septembre 1941, atteste qu'il s'est employé à y défendre le " statut des juifs ", ensemble de mesures discriminatoires antisémites, prélude à leur déportation et à leur quasi-extermination. http://www.humanite.presse.fr/journal/2002/2002-05/2002-05-24/2002-05-24-038.html
L'ECLAIR du 30 mai 2002 LA REPUBLIQUE DES PYRENEES du 30 mai 2002 FORUM LE
DEBAT LA SEMAINE Léon Bérard rattrapé par l'histoire à Saint-Palais Extraits : Yves Pourcher, ethno historien, professeur à l'Université de Toulouse Le
Mirail, et auteur d'un monumental ouvrage sur « Pierre Laval vu par sa
fille, d'après
ses carnets intimes », a croisé le personnage de Léon Bérard dans les
documents de Josée Laval et les écrits d'un François Mauriac admirateur. Un drôle de personnage ! Sénateur des Basses-Pyrénées,
élu à l'Académie française, il s'est compromis parce qu'il a été nommé
ambassadeur auprès du Saint-Siège par Pétain. Quand Laval a repris le pouvoir
en 1942, il lui a proposé un portefeuille, et Bérard, prudemment, l'a refusé.
Martin du Gard a beaucoup écrit sur lui, tout comme François Mauriac. Dans le
tome II de son «Bloc-notes», il décrit ainsi Léon Bérard : « Mais
qu'il devait être malin, ce Béarnais, de droite au fond, et qui fit carrière
sous la république radicale et jusqu'à régner sur l'instruction publique». A
la Libération, Léon Bérard s'est caché durant quelques années, et n'a pas
été inquiété. « Quand les choses se gâtèrent, il attendit sagement
sous le porche de Saint-Pierre la fin de la grêle » : c'est ainsi
que François Mauriac en parle. Surtout, Léon Bérard est à l'origine d'un
rapport sur le statut des juifs. Il n'a pas participé directement à la
politique française de collaboration, mais il a une responsabilité. Il existe à Pau une avenue Léon-Bérard : le maire a été sollicité pour changer le nom de cette artère.
Le changement ne semble pas forcément à l'ordre du jour. André Labarrère
s'en explique. « Léon Bérard a été ambassadeur de Pétain au
Vatican. Il faut avoir un peu de tolérance malgré les événements. C'est une
histoire importante, mais alors, il faudrait revoir beaucoup de noms de rues.
Sans compter les inconvénients que cela entraînerait pour les habitants et les
commerces. On ne peut pas changer les noms des rues sans arrêt. Mais nous
allons étudier cela, sereinement.»
LE JOURNAL DE SAINT-PALAIS du 31 mai 2002 Collège Léon Bérard Extrait : "Aujourd'hui,
plus de 50 ans après, je ne me sens pas le droit de juger et je n'en ai aucune
envie. Je n'oublie pas non plus : il ne faut pas oublier. Changer
un nom, ce n'est pas difficile, mais prenons garde de ne pas réveiller les fantômes
du passé, car si tout le monde se met à polémiquer, peut-être faudra-t-il
changer beaucoup de noms et non des moindres ? A
mon humble avis, il y a plus important et plus urgent à faire : enseigner
et inculquer aux jeunes - dépoussiérer pour les moins jeunes - les valeurs
importantes, garde-fous de notre République. Voir
aussi davantage d'enfants, de jeunes de nos écoles, de nos collèges, publics
et privés, assister à certaines cérémonies aux Monuments aux Morts, le 8
Mai, le 18 Juin ou le 11 Novembre, serait un moyen simple de découvrir pour
certains et de ne pas oublier pour tous. En
ce qui me concerne personnellement, il n'est pas nécessaire de changer le nom
du Collège Léon-Bérard. Jean-Jacques LOUSTAUDAUDINE Maire de Saint-Palais
LE MONDE des 9 et 10 juin 2002 Ce
collège de la République qui ne veut plus d'un nom rappelant Vichy PENDANT la guerre, la ligne de démarcation passait là, sur ce qui est devenu le territoire du collège. A Saint-Palais (Pyrénées-Atlantiques), petite ville des collines de basse Navarre, en Pays basque, le collège Léon Bérard porte une lourde histoire. Il porte surtout un nom, donné en 1977, qui ne lui convient plus : celui de Léon Bérard, avocat et homme politique, né à Sauveterre-de-Béarn en 1876. Il fut député, puis sénateur d'Orthez, sous-secrétaire à l'instruction publique et à la justice, mais aussi, sinon surtout, ambassadeur du gouvernement de Vichy auprès du Vatican. http://www.lemonde.fr/article/0,5987,3208--279468-,00.html
L'EXPRESS du
04 juillet 2002
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