Biographie
Né à Sauveterre-de-Béarn (Basses-Pyrénées), le 6 janvier 1876.
Après
des études à Pau, Léon Bérard s’installa à Paris pour y préparer
son doctorat en droit. Avocat, il fut, en 1901, premier secrétaire de la
Conférence ; la même année Raymond Poincaré le choisissait comme son
secrétaire particulier, poste qu’il devait occuper jusqu’en 1910.
Dans le sillage du futur président du Conseil, il entama une carrière
politique, comme conseiller général, puis comme député d’Orthez, et
enfin sénateur jusqu’en 1940. Parallèlement il eut en charge plusieurs
ministères : le sous-secrétariat aux Beaux-Arts, l’Instruction
publique, la Justice à deux reprises. Membre du conseil de l’ordre des
avocats depuis 1932, il fut nommé, en 1940, ambassadeur de France au
Vatican.
Auteur
de plusieurs ouvrages (La Réforme classique de l’enseignement
secondaire, Au service de la pensée française, Science et Humanisme,
Enseignement et culture, Séparation, gallicanisme et concordat), Léon
Bérard fit beaucoup pour la sauvegarde de la culture classique. Orateur
hors pair, il a laissé de grands morceaux d’éloquence ; on lui doit
surtout d’avoir rendu obligatoire par les « décrets Bérard » l’étude
du latin dans l’enseignement secondaire.
Après
un échec au fauteuil d’Anatole France, Léon Bérard fut élu à
l’Académie française le 15 novembre 1934, après Eugène Brieux, par
17 voix contre 11 à Georges Duhamel, au fauteuil de Camille Jullian.
Paul Léautaud, qui ne dédaignait pas la perfidie, raconte dans son Journal
que, candidat à l’Académie, Léon Bérard hantait les couloirs de la
Société des Gens de Lettres, où il se répandait en promesses de faire
aboutir le vote d’un statut fiscal moins onéreux pour les auteurs...
Avec
plus de mansuétude, François Mauriac a tracé de l’académicien,
dans son Bloc-Notes du 29 février 1960, un portrait fin et nuancé
: « J’aimais bien ce parlementaire à l’ancienne manière [...]
Survivant d’un milieu où la culture était aimable, du temps que les
philosophes atrabilaires n’avaient pas encore envahi la littérature.
Mais qu’il devait être malin ce béarnais, de droite au fond, ami de
l’Action française, et qui fit toute sa carrière sous la république
radicale et jusqu’à régner à l’Instruction publique ! Ambassadeur
du maréchal auprès du Saint-Siège pour finir. Quand les choses se gâtèrent,
il attendit sagement sous le porche de Saint-Pierre la fin de la grêle ;
et nous fûmes tous bien contents de le voir revenir ».
Léon
Bérard fut reçu le 3 mars 1938 par Louis Madelin. Il devait recevoir à
son tour François Albert-Buisson, en 1955, et Jacques Chastenet, en 1957.
Mort
le 24 février 1960.
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