Peut-on se contenter de dire :

« L. Bérard…aucune poursuite n'a été diligentée contre lui.» (M. F. Duboscq, ancien président du Conseil général des Pyrénées-Atlantiques)

 

Que dit le très indulgent biographe de Léon Bérard, Pierre Arette Lendresse ? « Lorsque Léon Bérard revient du Vatican après plusieurs années d’un exil volontaire, il ne reconnaît plus sa République. » (Pierre Arette Lendresse – J&D Editions – p. 122). Plus loin, même page : « Dans le département des Basses-Pyrénées, il ne reste rien de la formidable équipe qu’il avait constituée autour de sa personne. Lui-même est inéligible pour dix années… »

On l’a compris, Léon Bérard a su se mettre à l'abri, plusieurs années, pour échapper à l’inconfortable obligation de rendre des comptes à la Libération. Ce que F. Mauriac a traduit par : « Quand les choses se gâtèrent, il attendit sagement sous le porche de Saint-Pierre la fin de la grêle. » Le danger s’étant éloigné avec le temps, l’inéligibilité devenait un moindre mal.

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Le rapport Bérard vu par le biographe

Que dit le très indulgent biographe de Léon Bérard, Pierre Arette Lendresse à propos de l'ignominieux rapport ? « Pourtant, l'Etat Français ruinait l'esprit libéral cher à celui-ci, et il eut l'occasion de s'en rendre compte. Vichy mettait en place une législation anti-judaïque. L'ambassadeur reçut l'ordre de s'informer des réactions du St-Siège à l'égard des mesures discriminatoires du gouvernement français. Il rédigea un rapport long et circonstancié ou il affirmait en substance: "Comme quelqu'un d'autorisé me l'a dit au Vatican, il ne nous sera intenté nulle querelle pour le statut des juifs". Grâce à ce texte, Vichy affirma pendant des mois qu'il possédait l'appui du Vatican pour sa législation anti- juive. En fait, c'était une interprétation orientée du rapport Bérard, en lui-même très nuancé. Il n'avait fait, pour sa part, que son travail de diplomate, et, s'il avait peut-être quelque sentiment de suspicion à l'égard des influences juives dans son pays, il ne partageait certainement pas cette politique qui, s'appliquant avec excès, choquait ses sentiments libéraux. » (Pierre Arette Lendresse – J&D Editions – p. 120, 121). [surligné par nous]

Il n'avait fait que son travail... certes mais un bien sale boulot quand d'autres refusaient la bête immonde au péril de leur vie !

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